Choix du test Rp :
[ ] Test Libre.
[ x ] Test Guidé.

____

Citation :

Vous êtes à la Nouvelle-Orléans depuis moins de 5 mois, après avoir fait le tour de la ville, vous avez trouvé un logement, un potentiel boulot, des possibles amis et sûrement des embrouilles. Tout le monde s’en fiche un peu, vous êtes nouveau et comme tous les nouveaux, vous avez des règles qu’il va falloir tenir. La première est essentielle : Si vous ne voulez pas finir découpé en morceau, il va falloir vous présenter à l'Alpha de la Meute de la Nouvelle-Orléans. Alors on est venu vous chercher, deux grands colosses Lycans, ou vous êtes venu prendre rendez-vous, qu’importe la manière dont vous débarquez dans le lieu de réunion des Lycans, mais vous y êtes. Vous arrivez alors dans un endroit entouré d'arbres, quelques chandelles sont allumées et l'endroit grouille de Loups-garous qui vous observent de travers. Au centre, il y a un homme au regard qui vous transperce, simplement vêtu d'un t-shirt et d'un pantalon droit, il ne vous sourit pas, mais semble attendre quelque chose. Vous avez cinq minutes pour raconter qui vous êtes, ce que vous êtes venu faire en ville, si vous comptez y rester, bref, le maximum de détails en somme afin de vous faire intégrer dans la Meute. Essayez d’être inventif dans votre manière d’écrire ce rp, ne faites surtout pas intervenir l'Alpha, ni dans aucun mouvement, ni dans aucune parole comme vous le ferez pour un rp tout à fait normal. C’est à vous ! Bon courage !

La forêt offrait au monde son silence le plus pesant. Aucun son, pas même le bruit de mes propres pas, ne venait troubler ma marche solitaire. C’était comme si les feuilles mortes oubliaient de crisser sous mes chaussures, comme si les banches s’écartaient de mon passage et oubliaient de s’accrocher à mes longs cheveux blonds, … J’évoluais comme un fantôme pour l’œil humain. Mais en réalité, tout cela était foutrement calculé. Et même avec mon estomac contracté au maximum, je me forçais vaillamment à mettre un pied devant l’autre à un rythme régulier mais pas trop rapide. J’avais pour moi l’expérience de forêts bien plus denses, mais j’étais attendue alors ce n’était pas comme si je me cassais le crâne pour rien, pas vrai ?

Je sais bien au fond de moi, que c’est la meilleure idée que j’ai eue depuis six mois. J’en ai pas eu des masses, j’avoue, à part quitter Jacksonville et venir à la Nouvelle-Orléans dans l’espoir de trouver un endroit où m’installer. Enfin, non. Je n’y suis pas venue consciemment. Disons plutôt que je m’y suis arrêtée sous l’effet d’une pulsion. Je sais que c’est ici… Ici que je devais trouver ma place. Mais la meute locale est assez bien connue. Et me diriger consciemment, seule et à pied, sous forme humaine, vers leur lupanar, n’est pas la chose la plus facile que j’ai jamais eue à faire.

J’ai réussi à avoir un rendez-vous, alors que ça ne fait que quelques jours à peine que je suis en ville. « Du bol », comme on dit. Parce que si je ne pouvais pas rester en tant qu’au moins membre de la meute, je ne pouvais pas rester du tout. Je n’ai rien à faire en tant que loup solitaire et une gamine de seize ans a bien du mal à survivre seule dans une ville pareille. Je le sais par expérience, croyez-moi… A moins d’aimer vivre sous un pont, c’est pas simple tous les jours. Je sais, je sais ! « Ca serait tellement plus simple si j’avais 18 ou 20 ans ». J’aimerai bien vous y voir vous, attendre deux ans votre prochaine dose de sang de vampire. Rien que d’y penser, j’en ai la nausée !

Je préfère me concentrer sur ce que je vais bien pouvoir dire à l’Alpha… L’orée du lupanar est toute proche. J’en ai la chair de poule et ne cesse de triturer la lanière de mon sac. Respire, Alice, respire. La peur est inutile, disait Henry. Henry disait beaucoup de choses, et je m’en rappelle la plupart. C’est pas pour ça que j’étais toujours d’accord avec lui. La peur est parfois utile. Peut-être pas en ce moment. Ca ne m’aide pas à garder les idées claires. Mais quand elle vous aide à battre le record du marathon loup-garou, ça peut vous sauver la vie… Bon, c’est pas tout mais… si je reste là, je vais finir par être en retard. Alors on prend un bon bol d’air pur et on y va. Je ne connais pas encore la fin de cette rencontre, mais je sais qu’on ne m’y tuera pas. Alors, y a pas à avoir peur, si ?

… L’endroit est comme je l’ai déjà vu. Sombre. Quelques torches. Des lycans en masse. Les feuilles craquent enfin sous mes pas, et ils tournent tous la tête vers moi. Ca suffit à me figer complètement. Je suis à l’heure, mais je suis là pour quelque chose. Ma langue glisse sur mes lèvres sèches et je sens mon cœur s’accélérer dans ma poitrine. Je reprends ma marche, pourtant, m’avançant sous les regards lourds, vers le plus lourds de tous. Je les sens me juger. Pas tous, mais la plupart… Pourtant, aucun ne me barre la route jusqu’à ce que j’atteigne l’Alpha. Au centre de tous, vêtu assez simplement, me dépassant facilement d’une tête et demi, il me fixe comme les autres. Aucun jugement dans son regard, mais une question évidente : la raison de ma présence ici.

Je baisse les yeux et incline légèrement la tête, tant en guise de respect que de soumission. Il est l’Alpha. Je ne suis qu’une invitée sur son territoire. Si je ne me prosterne pas, c’est surtout par prudence. Je tiens à garder une certaine mobilité tout en restant aussi mobile que possible. Mes mains restent ballantes le long de mon corps. Ni armée, ni dangereuse, je viens juste me présenter afin d’être acceptée. Rien de plus.

« Bonsoir, Alpha. Bonsoir à tous. » Dis-je alors, plutôt enfin, et relevant légèrement la tête.

« Je vous remercie de m’accorder si tôt audience. Je m’appelle Alice Gray et je souhaite solliciter une place dans votre meute. » Je parle haut et fort, pour que tous puissent m’entendre, pas seulement l’Alpha. « Je sais de quoi j’ai l’air. Je sais ce que vous devez vous dire. Mais je ne suis pas une gamine. J’ai 93 ans, et j’ai été longtemps l’apprentie du Cahalithe de la Meute de Jacksonville. Je lui ai succédé à sa mort, il y a six mois mais je me suis rendue compte que je n’y avais plus ma place. Alors je suis venue ici, là où m’ont guidée mes rêves… »

Est-ce que ça à l’air aussi dingue que ça, ce que je dis ? Je jette un coup d’œil vers le visage de l’Alpha. Je n’arrive pas à déchiffrer son expression, mais je suis entre ses mains, maintenant. Je lui laisse les clés de mon sort. Soit il m’accepte, soit je reprends la route dès demain matin. Une grande inspiration, un coup d’œil à la ronde, et j’expire, attendant une quelconque réaction.

Je suis née à la fin de la Première Guerre Mondiale, plusieurs mois avant la dernière et victorieuse bataille, dans ce qu’on appelait encore à l’époque la Russie Impériale. Mais je ne me souviens pas du tout de ce pays. Je n’y suis pas restée longtemps. Dès qu’ils ont pu, mes parents ont immigré en Amérique afin de se soustraire à la guerre civile qui y faisait encore rage. J’avais deux ans, je crois, lorsqu’on a atteint le nouveau continent. Mon père était médecin. Il avait fait la guerre et n’avait plus aucune envie de se revoir de tels massacres, disait-il toujours. Il n’eut pas de mal toutefois à trouver un travail en Amérique, même s’il parlait pas très bien anglais au départ.

Les huit années suivantes sont donc assez inintéressantes pour moi à raconter. J’étais une petite fille qui portait toujours de belles petites robes, qui savait lire et tisser de très jolis napperons, mais ça on s’en fout un peu, des napperons… Un jour, alors que j’avais dix ou onze ans, mon père m’avait sévèrement giflée parce que … j’ai oublié, une connerie sans doute, je crois que j’avais tenté d’écouter aux portes une de ses conversations entre hommes ou quelque chose comme ça. Je m’étais enfuie à toutes jambes vers le petit bois derrière la maison. C’est là qu’une bête immense m’est tombée dessus alors que je pleurais à chaudes larmes sous un arbre.

Mon père m’a retrouvée quelques temps plus tard. J’étais en piteux état, paraissait-il. Mais j’ai survécu. Et puis… Et puis le calvaire a commencé. J’ai commencé à voir des choses, à ressentir, à sentir… On m’a pensée folle jusqu’à la pleine lune suivante. Mon Premier Changement eu lieu dans mon salon, sous les yeux paniqués de mes parents. Incapable de comprendre, je me suis enfuie vers ces mêmes bois que le mois précédent. C’est là que j’ai découvert la meute de Virginie. Je n’ai jamais pu rentrer chez moi après ça. J’ai bien tenté plusieurs fois, mais … C’était impossible.

C’était l’un de leurs membres qui m’avait transformée : Henry Callaway, Loup-garou américain qui buvait du sang de vampire depuis un bon moment et Cahalithe. Je ne sus jamais ce qui l’avait poussé, cette nuit-là, à laisser la rage prendre possession de lui, mais je ne sais toujours pas si j’avais vraiment envie de le savoir, après tout…

Nous voyageâmes un peu à travers les Etats-Unis, allant de meute en meute jusqu’à nous installer en Caroline du Nord. Henry avait voulu se poser, se trouver enfin un « chez nous ». Je n’aimais pas vraiment ces choix, mais je les respectais et restais avec lui par principe, amour et respect. Il avait cessé de boire du sang de vampire et attendait la mort. Moi, je l’aimais comme un père et je n’avais nulle part d’autre où aller. Le voir dépérir ne fut pas chose facile. Voir sa mort avant qu’elle n’arrive était doublement plus douloureux. Mais je l’ai supporté. Je ne l’ai pas abandonné… Mais je n’ai pas pu rester à Jacksonville. Je n’ai pas pu rester dans ce « chez nous » qu’il avait prévu pour nous, comme il n’a pas pu me défaire de l’idée de boire ce nectar qui nous empêchait de vieillir… C’était trop, je ne pouvais pas accepter tant de sacrifices… Aujourd’hui, il est temps de vivre pour moi. Et juste pour moi…